Le tatouage sacré : définition, symboles, exemples

De quoi parle-t-on exactement lorsqu’on évoque les tatouages sacrés ? Quels sont les motifs et symboles les plus populaires en la matière ?

De quoi parle-t-on exactement lorsqu’on évoque les tatouages sacrés ? Quels sont les motifs et symboles les plus populaires en la matière ? Explications détaillées signées La Bête Humaine, avec galerie d’illustrations !

Le tatouage sacré, qu’est-ce que c’est ?

Le tatouage sacré désigne une forme de tattoo qui véhicule une signification profonde et souvent spirituelle pour la personne qui le porte. Il est généralement lié à la foi, aux croyances, aux valeurs, ou à une connexion avec le divin ou le sacré.

Les tatouages sacrés peuvent incorporer des symboles, des icônes, des textes ou des images spécifiques tissant un lien direct avec la spiritualité de la personne encrée. Pour autant, ces tattoos ne se limitent pas à une ou plusieurs religions reconnues ; pour beaucoup, un tatouage sacré représente une connexion avec l’univers ou la nature, ou un autre concept philosophique.

En somme, un tatouage sacré est une expression externe d’une vérité interne ou d’une conviction profonde, rendue visible à travers l’art du tatouage.

Baybay Blondy, tatoueuse guest à La Bête Humaine et spécialiste du tatouage sacré, livre sa propre définition. « Du point de vue de ma démarche personnelle, le sacré est une manière de créer une initiation au développement personnel« , confie-t-elle. « Il est utilisé sous forme de rituel en employant des symboles porteurs d’un haut taux vibratoire afin de créer une passerelle énergétique pour la personne qui le porte. Le tattoo sacré, c’est faire usage par le rituel et des symboles précis d’un passage vers un rite initiatique qui a souvent été utilisé par des communautés ancestrales« .

Des tatouages communs à plusieurs pays et cultures

« Le tatouage sacré est répandu dans toutes les traditions où sont utilisés des talismans« , explique Baybay. Formé sur l’arabe tlowdotilasm, lui-même issu du bas grec telesma signifiant « rite religieux », le terme désigne un objet ou une image préparé∙e rituellement pour lui conférer une action magique ou protectrice.

Des exemples ? Citons, d’ouest en est, les Berbères en Afrique du Nord, le Tibet, l’Indonésie… et une infinité d’autres régions aux quatre coins du globe. « Dans certaines communautés, c’est même la scarification qui est utilisée à la place du tatouage« , ajoute l’artiste.

Pourquoi opter pour un tatouage sacré ?

Portée symbolique ? Envie esthétique ? Les deux combinées ? Sondée sur les motivations les plus courantes, Baybay Blondy répond : « Mes client∙es recherchent le plus souvent à travailler autour d’un thème, un vécu, ou une initiation vers leur évolution personnelle« . Sa démarche ? « Les accompagner par le symbole et les recherches que j’ai menées autour de celui-ci jusqu’à la pièce finale« .

Les motifs et symboles populaires en tatouage sacré

La règle est simple : entre dans le champ du tatouage sacré tout type de motifs ou symboles cultivant pour but l’élévation de l’esprit par le rituel. Voici quelques exemples !

Le talisman

Déjà cité plus haut, le talisman est un objet ou une image chargé∙e d’une signification ésotérique et magique. Dans le tatouage, il est souvent utilisé comme un symbole de protection ou de puissance. Le porteur d’un tatouage de talisman peut chercher à canaliser une force particulière ou à se protéger contre des énergies négatives.

La rune

De l’ancien scandinave runar pour « écriture secrète », le terme désigne les signes graphiques de la plus ancienne écriture germanique. Si les runes sont tombées en désuétude au 15e siècle, on en conserve pas moins environ 4 000 inscriptions sur pierre et métal.

Les runes possédaient – et possèdent encore – un caractère magique ; leur emploi était réservé aux chefs, qui se prétendaient descendants du dieu Odin, dieu de la Guerre, de la Sagesse et de la Poésie.

Le sigil

Le sigil désigne un symbole magique utilisé dans diverses traditions ésotériques. Inventé par l’occultiste Austin Osman Spare, il consiste en un dessin ou une marque représentant une intention, une idée ou encore un désir. S’il est si populaire dans le tattoo sacré, c’est en raison de sa nature profondément personnelle et de sa capacité à « encapsuler », en quelque sorte, un vœu spécifique de manière visuelle.

Le nombre d’or

Au cours des siècles, une littérature prolixe s’est attachée au nombre d’or. Ce nombre apparaît, aux yeux de certains, comme un principe d’harmonie universelle régissant le microcosme et le macrocosme, ou comme la clé d’une conception absolue de la beauté — conception qui a trouvé, à certaines époques, une application chez les peintres dans la « construction » de la surface picturale, un peu à la manière dont les architectes en ont usé parfois pour leurs plans et leurs élévations…

La fleur de vie

La fleur de vie désigne un motif géométrique composé de plusieurs cercles uniformément espacés qui se chevauchent. Elle est considérée comme un symbole de la création et représente les liens entre toutes les formes d’existence.

Le mandala

Originaire de la tradition hindouiste et bouddhiste, le mandala est un symbole sacré qui représente l’univers et sert d’outil de méditation. Un tatouage de mandala peut représenter l’équilibre, l’harmonie et la connexion entre le soi et l’univers.

L’om

L’om symbolise le son primordial de l’univers. Un tatouage om peut traduire une connexion avec ce dernier et la spiritualité.

Le totem animalier

Dans de nombreuses cultures autochtones, le totem animal est un symbole spirituel qui représente une qualité ou une caractéristique particulière. Il fait paraître une connexion avec la nature et les qualités spécifiques de l’animal choisi.

Le tarot

« Pour ma part, j’ai développé un concept lié au tarot en créant des talismans traçant une géométrie ancestrale reprenant les formes primordiales (rond, triangle, etc.)« , revendique la tatoueuse Baybay Blondy. « Plus généralement, le symbole est avant tout un moyen de réparer ce qui est dissocié« , poursuit-elle.

« Il met en avant la mémoire, le sens, la réparation et l’évolution. Du point de vue du tatouage, le symbole s’encre dans la matière, dans le corps ; l’idée d’évolution est alors possible par l’acte du rituel. On attire le concept du symbole dans la matière et c’est ainsi qu’on se relie à soi-même« .

Les styles adaptables au tatouage sacré

Par définition, tout style de tatouage peut s’adapter à un tattoo sacré. Mais dans les faits, certaines écoles sont plus spécifiquement explorées pour ces motifs. Liste non-exhaustive !

Le tatouage géométrique

Comme son nom l’indique, ce style utilise des formes géométriques et est souvent utilisé pour créer des mandalas, des symboles ésotériques, ou d’autres motifs symétriques liés à la spiritualité.

Le dotwork

Le tatouage dotwork, ou tatouage en pointillisme, désigne un style utilisant une technique de pointillés pour créer des motifs et des images complexes. Au lieu de tracer des lignes continues, l’artiste utilise une série de points qui peuvent être disposés plus ou moins densément pour créer des effets de lumière et d’ombre, ce qui donne au tatouage une dimension et une texture uniques. « Le dotwork est souvent utilisé dans la pratique du tatouage de la géométrie sacrée et fractale« , précise Baybay.

La fat line

Le tatouage fat line (littéralement : « ligne épaisse ») fait usage de traits larges pour définir clairement les formes et les contours. Pour Baybay Blondy, « il s’adapte particulièrement au tatouage ethnique« .

Le tatouage ethnique

Le tatouage ethnique désigne un style s’inspirant des motifs, symboles et techniques de tattoos traditionnels de différentes cultures à travers le monde. Motifs maoris de Nouvelle-Zélande, tatouages tribaux africains, ou bien encore pièces traditionnelles polynésiennes : ce mouvement est riche et diversifié. Appliqué au sacré, il peut symboliser une profonde connexion avec les traditions ancestrales, la terre, et les croyances spirituelles de la culture représentée.

Se faire tatouer un motif sacré : mode d’emploi

Du premier contact, par e-mail ou sur Instagram, jusqu’à la dernière touche d’encre, comment Baybay Blondy réalise-t-elle ses tattoos sacrés ? Sur son site internet, elle s’explique : « L’entretien avec la personne est la base du processus pour entendre sa demande et l’orienter vers un talisman, un tatouage symbolique ou ornemental« .

« Ensuite vient la partie créative et de recherche autour du dessin« , poursuit l’artiste. « Le ou la client∙e est souvent rappelé∙e quand le dessin est terminé pour lui expliquer comment j’ai symbolisé sa thématique, afin qu’on puisse en discuter et qu’il ou elle puisse s’y projeter. Le ou la client∙e a toujours le droit d’apporter des modifications sur le visuel proposé« , rappelle-t-elle.

Et le jour J ? Étape par étape :

  1. L’artiste rase délicatement les potentiels poils ou duvet qui tapissent la zone à tatouer puis désinfecte cette zone.

  2. Après avoir imprimé le stencil, l’artiste va superposer ce calque imprimé à votre peau. Dans le cas d’un tatouage freehand, elle va dessiner directement votre tattoo au feutre sur votre peau.

  3. Tout est prêt : votre tatoueuse sort ses encres et son dermographe (sa machine à tatouer) et vous tatoue !

  4. Lorsque votre session est terminée, vous appliquez tous les soins de tatouage habituels : nettoyage à la solution antiseptique, application d’onguent, etc.

  5. Des retouches peuvent être nécessaires après tout acte de tattoo. Si tel est le cas, vous revenez voir votre tatoueuse, généralement un mois après l’acte initial !

La Bête Humaine : informations pratiques

Notre studio de tatouage est ouvert tous les jours, sauf le dimanche, au 5 rue Pierre Chausson, dans le 10ème arrondissement de Paris. Pour soumettre votre projet et réserver votre session avec l’un∙e de nos artistes résident∙es ou guest, vous pouvez :

  1. nous contacter par e-mail

  2. nous écrire sur notre page Facebook

  3. nous écrire sur notre compte Instagram

  4. nous téléphoner au 01.44.59.68.20

L’intégralité des visuels utilisés pour illustrer ce dossier sont issus du travail de Baybay Blondy : un grand merci à elle !