Couleurs vives, traits exagérés, influence de la culture pop : le tatouage new school, c’est tout cela à la fois ! Expert en la matière, le tatoueur Jérémy Fatneedle étale sa science.
Le tatouage new school, c’est quoi ?
Commençons par un peu de traduction pour ceux qui ont pris coréen en LV1 : new school signifie « nouvelle école » en bon français. Ce nom, ce style le tire de son approche innovante, « nouvelle », mais aussi et surtout de sa rupture avec un autre style de tatouage intrinsèquement traditionnel : le tatouage old school.
Les seventies : aux origines du new school
Pourtant, le new school descend bel et bien de l’old schoool. « À ses balbutiements dans les années 1970, le new school reprend les codes généraux de l’old school« , explique Jérémy Fatneedle, avec « lignes épaisses, couleurs saturées ou encore noir omniprésent« . Idem pour les motifs : « Comme l’old school, le new school donne initialement dans les poignards, les hirondelles, les navires et les crânes… » égrène notre tatoueur, « mais avec un twist résolument plus moderne !«
Dans les années 1980 et 1990, le new school s’éloigne de plus en plus de son illustre ancêtre ; ses adeptes commencent à jouer avec la perspective et les volumes. « Concrètement, les tatoueurs commencent à bosser leurs dessins plutôt que de reproduire des flashs old school à la chaine« , relate Jérémy.
Une dynamique qui va de pair avec les ressources de l’époque – soit l’essor d’un matériel de plus en plus sophistiqué, des encres produites en usine avec une large gamme disponible, des tailles d’aiguilles plus variées… Un cocktail qui permet l’émergence de volumes beaucoup plus travaillés et flashy dans les épidermes.
Le lowbrow, source d’inspiration pour le new school
« C’est à ce moment-là que la créativité explose !« , salue Jérémy. « Les tatoueurs vont vivre l’influence des cartoons et du lowbrow et les intégrer dans leurs créations.«
La mouvance lowbrow, également connue sous le nom de pop surrealism, désigne un mouvement artistique qui a émergé à la fin du 20e siècle, principalement aux États-Unis. Caractérisé par son approche subversive et son esthétique issue de la culture populaire, le lowbrow fusionne des éléments de la bande dessinée, du graffiti, et d’autres formes d’art alors considérées comme non conventionnelles selon les normes artistiques traditionnelles.
Au menu du lowbrow : une utilisation audacieuse des couleurs, des dessins souvent grotesques ou caricaturaux, et des thèmes allant du surréalisme à l’absurde en passant par la satire sociale. Tous les codes qui font le new school aujourd’hui !
Le new school au 21e siècle
« Au fil du temps, de nombreux tatoueurs ont fait évoluer ce style dans pas mal de directions« , raconte Jérémy. « Certains avec des traitements plus réalistes, d’autres beaucoup plus graffitis ou encore très graphiques« .
La composante de base d’un tatouage new school reste un dessin avec des proportions plus ou moins déformées et un travail très élaboré sur les couleurs, renforcé par des lignes solides. « L’une des principales composantes d’un tatouage new school, c’est aussi et bien sûr un aspect fun !« , complète notre tatoueur.
Quid des dimensions ? « Au même titre que le réalisme, les tattoos new school sont des pièces de taille généralement imposante« , rappelle Jérémy. Avec une raison très pragmatique : « pour pouvoir faire des dégradés doux et créer une vraie sensation de volume« .
Comment fait-on un tatouage new school ?
Des traits exagérés, des grosses lignes, des couleurs qui pètent : rien de bien compliqué, non ?
Détrompez-vous ! « Il ne faut pas se laisser avoir par son coté fun et dynamique« , met en garde Jérémy. « C’est probablement l’un des styles, voire le style le plus exigeant, aussi bien sur le plan de la créativité que celui de la technicité« .
Réaliser un tattoo new school : de la conception du dessin…
La première étape ? « On commence par un énorme boulot de dessin« , introduit Jérémy. « Un peu comme un créateur de jeux vidéo 3D, il faut étudier le motif à tatouer sous toutes les coutures, le croquer dans bon nombre de positions pour comprendre comment il s’articule dans l’espace« .
Ensuite, il s’agit de donner au dessin une position dynamique et des proportions – au choix – rigolotes, mignonnes… ou bad ass en fonction de l’envie du client.
« C’est énormément de boulot, étant donné que le style est plus dans le traitement que dans le motif« , insiste notre tatoueur. Il illustre son propos à grand renfort… de phoques cosmonautes.
« Si on me commande de dessiner un crâne, aucun souci : je peux m’exécuter en quelques minutes sur un coin de table. En revanche, si on me demande une otarie new school en costume d’astronaute, là, je vais avoir besoin de plus de temps pour m’acclimater ! » Comprendre l’anatomie du mammifère marin, en créer un personnage, assimiler comment fonctionne une combinaison de spationaute : autant d’impératifs qui ne doivent pas être pris à la légère.
« Et si, le jour d’après, on me commande une matriochka qui fait du surf, on recommence à zéro !« , sourit Jérémy.
… à l’acte de tatouage
Le dessin est fini ? Place à l’encrage !
Et là aussi, mieux vaut avoir de la bouteille pour réussir son pari. « Il faut maitriser toutes les techniques à notre disposition en tant que tatoueur∙se« , prévient Jérémy : « lignes fines, lignes épaisses, dégradés de noir et gris, aplats de couleurs, dégradés de couleurs…«
Et pour la ou le tatoué∙e ? Ce n’est pas non plus une mince affaire ! « Les séances sont parfois longues et les cicatrisations demandent beaucoup plus de soins et d’attention qu’un petit tatouage noir à la ligne« .
Mais le jeu en vaut la chandelle ! Notre artiste en est convaincu : « On se retrouve avec une pièce artistique, créée sur-mesure pour nous, sans aucune limite dans la créativité et les couleurs possibles« . Et d’asséner : « C’est très gratifiant de donner vie à une idée un peu floue d’un client, d’avancer sur un projet ensemble pour créer un motif à la fois très esthétique et méga symbolique puisque complètement personnalisé !«
Des idées de tatouages new school
Animaux sous LSD, légumes acidulés, super-héros saturés : la seule limite est votre imagination… et celle de l’artiste choisi∙e !
Pour sélectionner un∙e tatoueur∙se, le bon réflexe est d’abord de parcourir les books ou réalisations de l’artiste. « Histoire de voir si ses travaux collent avec le style que vous imaginez pour votre propre pièce« , recommande Jérémy.
Et après ? « On peut faire une première consultation, voir si le feeling passe avec le tatoueur et si on se sent compris dans sa demande« , conseille Jérémy. « Il ne faut pas oublier que le tattoo, c’est pour la vie : il ne faut pas hésiter à dire non ou à stopper le projet à n’importe quel moment du processus si quelque chose ne va pas« .
Les tatoueurs experts du tatouage new school à l’international…
Besoin d’inspiration ? Des États-Unis à la Grèce en passant par la Hongrie, voici quelques-uns de nos chouchous :
… et à La Bête Humaine
Sinon, pas besoin de traverser l’Atlantique ou le Vieux Continent pour trouver votre bonheur. Entre les murs de notre salon de tatouage parisien, vous pouvez confier votre tatouage new school à :
Se faire tatouer un tattoo new school à Paris
Prêt∙e à arborer un nouveau tatouage bariolé ? Venez vous faire encrer à La Bête Humaine !
Pour cela :
- Envoyez un e-mail à labetehumainetatouage@gmail.com ou contactez directement par e-mail l’artiste de votre choix (adresses disponibles sur chaque fiche ci-dessus).
- Fournissez le plus de précisions possibles : description du projet, taille approximative souhaitée, emplacement visé, etc.
De notre côté, on vous recontacte vite pour donner vie à votre envie !
La Bête Humaine : informations pratiques
La Bête Humaine est ouverte tous les jours (excepté le dimanche) de 10h à 19h :
Illustrations :